dimanche 30 octobre 2011

La Leçon de ténèbres

Nouveau livre disponible...
 
Le Gourou apparaît lorsque celui qui cherche est prêt. Dans la forêt de Seachmall, à la recherche de soi, Lailoken voyage dans la philosophie indienne, à la rencontre de la jeune fille, de l'enfant, de l'abeille, du python, d'une certaine courtisane, du soleil et du pigeon...
En s'appuyant sur cinq textes majeurs de métaphysique non-dualiste, écrits du 8ème au 20ème siècle, la leçon de ténèbres est un voyage à la recherche de la nature de la réalité et de la réalisation du Soi.
 

samedi 30 avril 2011

Borges, Le Sud

Il pensa, tandis qu'il lissait le noir pelage, que ce contact était illusoire et que le chat et lui était comme séparés par une plaque de verre, parce que l'homme vit dans le temps, dans la succession, et le magique animal dans l'actuel, dans l'éternité de l'instant. Borges, Le Sud.

mardi 19 octobre 2010

Mécanique générale du Consentement

Qu’est ce qui pousse une foule, un peuple, une civilisation à consentir à travailler, à faire la guerre, à conduire un génocide, à accepter de vivre de la façon qui convient à l’autorité morale religieuse ou politique? Cet essai ne dira pas s’il est souhaitable, comme le pense les élitistes, ou inacceptable, comme le pense les communautaristes, de manipuler les foules. L’objectif est ici, froidement, de tenter de démonter la mécanique qui permet de le faire, avec Gustave Le Bon l’oublié, Noam Chomsky le médiatique, Walter Lippman, Shakespeare et Nietzsche. Une œuvre inutile et dangereuse puisque “Les foules n'ont jamais eu soif de vérités. .... Qui sait les illusionner est aisément leur maître; qui tente de les désillusionner est toujours leur victime.” (G.Le Bon)

lundi 2 août 2010

Mécanique Générale de la Persécution

Cet essai propose une mise en perspective des réflexions sur la mécanique de la persécution dans les sociétés humaines. En effet, ces mécanismes ont été étudiés des points de vue scientifiques, juridiques, criminologistes, sociaux, psychologiques, médicaux, biologiques, comportementalistes, anthropologistes ou théologiques. En effet, cette honte de l’humanité, cette malédiction constante qui pousse les groupes humains en crise à chasser les sorcières ou les juifs, à tuer Socrate ou Œdipe, à hurler dans l’arène ou dans les rues des pogroms, est si peu glorieuse qu’elle est peut-être encore moins éclairée que ne le sont pour elle les aspects les plus charnels de la sexualité. Je vous propose un voyage dans un enfer qui surplombe, tel une épée de Damoclès, toutes les sociétés humaines, d’abord en étudiant la cellule unité, l’être humain, du point de vue de la biologie du cerveau avec H.Laborit, puis du point de vue du tempérament avec C.Jung, puis du langage, avec B.Russel et L.Wittgenstein, puis du groupe avec R.Girard, et enfin du point de vue de la civilisation avec C.Levy-Strauss. Nous terminons par une étude des méthodes employées par l’humanité pour se soigner de ses tendances meurtrières, de la religion sacrificielle à la religion du sacrifice, de la dictature à l’anarchie, au travers de tout ce qui n’a pas marché.
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samedi 15 mai 2010

Ca manque d'ogre


Superman vole de biais ces derniers temps. Les super héros défenseurs mièvres de la veuve et de l’orphelin blond ne font plus tant recette. Cela avait commencé avec « Charlie et la Chocolaterie », film dans lequel Johnny depp incarnait un excentrique qui traitait les vilains gamins de la manière qu’ils méritent. Ensuite, la télé américaine nous produisit Dexter. Dans cette série, le héros est un tueur en série dépourvu totalement de sentiment.
Il simule un comportement affectif avec son entourage, mais en fait ne ressent rien. Il découpe en morceau les assassins de Miami, manipule son entourage, trucide ses petites amies, poussent ses ennemis à la faute et à la folie. Tout cela avec un beau sourire et pour protéger sa soeur. Dexter à une haine profonde des individus qu’il tue en prenant un plaisir visiblement orgasmique.
Dr House est une série dans laquelle un médecin ultra compétent et rationnel mais totalement dépourvu de moralité (je n’ai pas dit d’éthique) traite ses malades comme de la mécanique à retaper et ses collègues comme des larbins. Il se drogue et, si Dexter hait les individus, Dr House hait globalement l’espèce humaine.
Tous les deux ont été construits sur la base des personnalités de Myers-Briggs. Statistiquement, il existe 16 types personnalités (représentés par 4 lettres). Ce test a été fait sur des millions de cadres dynamiques et est, de mon point de vue, la chose la moins stupide faite par des psychologues.
Dexter est un INTJ. Dr House un INTP. Ils appartiennent à la famille ultra rationnelle et peu sentimentale de Poutine et de Mitterrand pour les INTJ et de Woody Allen ou de Einstein pour les INTP : Une famille très éthique et très amorale. Bref des gens à éviter sauf si vous voulez entendre vos quatre vérités, que l’on vous dise ce que vous ne voulez pas entendre en se moquant de vos états d’âmes. Tous deux ne relève pas du grand méchant loup ou du vampire. Ils ne sont pas méchants, simplement, s’ils sont d’accord considérer votre sensibilité, ils ne vous pardonneront pas votre sensiblerie, s’ils prendront votre avis en compte, ce ne sera jamais le cas de vos croyances.
En période de crise, veut-on encore écouter les discours sympathiques ou empathiques ou bien a-t-on besoin de l’amertume de l’état des choses ?
Mon ancien chef disait que pour évaluer nos amis, il fallait imaginer que nous avions une mission : escalader l’Everest. Evidemment, vous n’êtes pas alpiniste et vous n’avez pas la condition physique nécessaire. Maintenant, imaginez, avec qui vous partiriez pour une telle mission. Avec un gentil politique, un psychologue empathique, ou bien avec un ogre qui vous dira toujours exactement où vous en êtes ?
PS : Pour ceux que cela intéresse, il y a des tests en ligne et avec le code à 4 lettres que vous obtenez, il suffit de chercher dans wikipedia (anglais)

dimanche 25 avril 2010

Kaya


Avec x tonnes d'eau, on fait y tonnes de céréales qui font z tonnes de bovins. Sur un hectare on peut produire 25 kg de boeuf ou 500kg de soja. C'est horrible. Ce n'est pas écologique. Dis moi Yann, Dis moi Nicolas (Hulot hein, pas celui du Grenelle) pourquoi arrêter le calcul en si bon chemin. Au final, ça fait combien de tonnes de viande humaine tout ça. Car s'il y a un gros mot qu'il ne faut pas dire en développement durable, c'est prolifération humaine et limitation des naissances. On va être 9 milliards et c'est comme ça. Le GIEC a beaucoup travaillé sur l'équation de Kaya http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_de_Kaya. La production de CO2 est fonction de trois facteurs "intensifs" : Le PIB par personne, La consommation d'énergie par unité de PIB et la quantité de carbone présente par unité de carburant. Le tout est à multiplier par P: la Population (grandeur dite "extensive", c'est le cas de le dire) Le développement durable consiste à se serrer la ceinture, à améliorer notre rendement et à trouver des sources d'énergie avec moins de carbone. De l'avis technique général, ça va pas être facile. Surtout si l'Asie se met à rouler en voiture... Ou bien il faudrait être moins. Mais là silence, toux dans la salle. A-t-on vraiment besoin d'être 10 milliards? Est-ce que cela sert à quelques chose? La population de quelques milliards du début de XXème siècle était-elle moins innovante que nos milliards de ventres vides? Peut-on réfléchir avec l'estomac dans les talons? Mais chhuuut. Il ne faut pas le dire. On peut faire tous les calculs savants que l'on veut : "Plus on est de fous, moins on a de riz". Alors, vous allez me dire "croissez et multipliez vous", "droit à l'enfant", "diversité ethnique". Mais est-ce bien raisonnable?
La grèce antique a inventé la démocratie. Aujourd'hui, c'est leurs idées qui font le socle du monde, même du monde asiatique si éloigné culturellement. Au plus fort ils étaient 30000. Alors arrêtons de parler quantité, privilégions la qualité de vie. Amis politiciens faites un geste pour l'environnement: -Dénoncez le "droit à l'enfant", seul l'enfant à des droits -Obligez les pays qui pénalisent l'homosexualité à la promouvoir (cela fera toujours 10-20% de reproducteurs qui ne se sentiront plus obligés socialement de se reproduire) -Financez les pays qui limitent les naissances -Interdisez les religions qui interdisent la contraception
Ah décidément, quand cesserons nous de penser pour nous mettre à réfléchir.

dimanche 4 avril 2010

Semantic danielou

Alain Danielou avait inventé un instrument microtonal. On en a enfin joué. C'est beau. La musique indienne est donc bien de même essence que la musique celtique.

dimanche 7 mars 2010

Evolution des verbes

L'homme passe, ou peut-être devrait passer, par des verbes successifs. D'abord, enfant, puis adolescent, le verbe avoir s'impose.Avoir des amis, des amants, de l'argent, du pouvoir, des biens et des vacances, des opportunités, des admirateurs. Puis vient la question de l'être, pour certains, pas tous. Ce que je suis, mon Ego est-il bien visible, s'impose-t-il bien aux autres? Je suis un père, un ami, un écrivain, un philosophe, un artiste, un assassin, un directeur, un rentier, un salop, un saint. Je suis, donc j'existe. Je suis sauvé car j'avais peur de ne pas exister. C'est là que le non-dualisme vous récupère. Certains. Encore moins.

Alors que meurt l'Ego, l'Avdhuta Gita nous invite à advenir, puisque tout n'est que processus, et que,dans la complexité de ceux-ci, parfois, émerge de l'inédit.

Avoir, Être puis Advenir...

Nietzsche, dans le Gai savoir, confronte l'homme chrétien à l'homme dionysiaque. Le premier pense que la vie est une maladie faite de souffrances dont il faut qu'un sauveur nous sauve. Par là-même, la vie est illégitime et doit être guérie, après la mort, dans un paradis contemplatif et ennuyeux. Le second aime le destin, ce qui advient, le fait tragique jusqu'à la destruction comme un élément des processus qui font la vie : Amor Fati , l'amour du destin, du devenir et du chaos créateur, de Shiva en somme.

Nietzsche et Dattatreya, nous proposent d'explorer l'Advenir:
Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peut faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même(Nietzsche et la philosophie de Gilles Deleuze)

vendredi 5 mars 2010

Sanskrit game

Ce jeu permet de faciliter l'apprentissage du devanagari par la méthode des flash cards.



mardi 2 mars 2010

Abracadabras abrahamiques et brahmaniques

Deux pièces sont accolées l'une à l'autre, sur le même continent. Il y a une petite pièce sombre, dans laquelle brûle une flamme de bougie. Dans cette pièce, basse de plafond, on trouve la représentation crucifiée d'un instrument de torture, de quoi égorger des animaux pour le sacrifice, des couteaux pour mutiler le sexe des jeunes garçons. On y raconte des histoires de femmes changées en sel, de massacres de masse de nourrissons, du meurtre de l'impie. On y est soit de cette tendance soit de cette autre qui doit être combattue. Le OU exclusif y domine le ET. Dans la pièce d'à côté, plus grande, largement ouverte sur l'extérieur, des statues dansantes auxquelles on offre des noix de cocos et des bananes sont couvertes de fleurs odorantes. Rien n'y est obligatoire ni rien n'y est impie. On n'y croit pas que les choses s'opposent, mais plutôt qu'elles s'ajoutent. Le ET y domine le OU. Qui voudrait rester dans la pièce sombre, avec des gens déterminés et armés couteaux? Ainsi donc, voici l'édifiante histoire du Pére Le Saulx qui rencontra Ramana Maharshi et dont à sa mort les mémoires furent jetées dans le Gange plutôt qu'archivées à l'archevêché.

lundi 1 mars 2010

Peurs

Par la grâce de dieu les sages plus que tous autres hommes sont inspirés par la non-dualité qui les libère de la grande peur.
Voici le premiers vers de l'Avadhuta Gita, le chant de l'homme libre ou bien le chant du fou excentrique selon la traduction.. L'hindouisme moniste considère deux types de peurs. Les petites peurs sont celles liées à la perte: perdre son emploi, son argent, son conjoint, ses enfants, ses amis. Ce sont les peurs qui naissent de la mise en danger de l'AVOIR. Les grandes peurs sont celles liées aux questions existentielles: la peur de ne plus exister, la peur de n'avoir jamais existé. Ce sont les peurs qui naissent de la mise en danger de l'ETRE. Contre les grandes peurs, seule la croyance en l'Atman, le tissu impassible interconnecté qui sous-tend la réalité peut permettre d'en guérir..

Mauvais Anges


Otto est un jeune homme sensible qui a toujours eu des problèmes avec le christianisme. Alors il s’intéressa à l’ancienne religion, celle qui est encore derrière l’arbre et au fond de la source, la vieille foi européenne en Lug et Cernunos. Il travaille dans un monde peuplé d’anges universitaires, aux toges et aux hermines vertueuses qui contribuent à l’accumulation de la connaissance sans trop s’intéresser à la vie de la cité ou aux contingences des gueux. Lorsqu’il devient historien et archéologue, c’est pour s’intéresser au paganisme européen, à la religion ancienne des celtes et des germains, au Saint Graal païen. Il s’intéressa aux mythes cathares et publia un livre sur le sujet. Le livre fut un franc échec. Non qu’il fut mauvais, mais ceux qui auraient dus s’y intéresser avaient autre chose à lire. Et puis, les anges se ressemblent tous, ils disent à peu près tous la même chose, de la même manière. Ils vivent tous selon les mêmes usages. Alors qu'Otto a toujours été un peu différent et les anges n'aiment pas cela et préfèrent s'en détourner. Un jour, il reçoit une lettre anonyme qui lui dit « J’aime beaucoup ce que vous faites, votre livre est mon livre de chevet, rejoignez moi à Berlin car je peux financer vos travaux afin qu’ils mènent à des découvertes exceptionnelles. » Otto, déçu par ses pairs et par ses amis, se précipite à Berlin. La porte s’ouvre et, derrière son bureau, Mephisto lui sourit, le félicite, le valorise. Il lui promet le gite, le couvert, le papier, le crayon, le voyage d’étude et l’expédition. Il lui dit que les anges, ses amis de Paris et de l’Université, ne font rien pour lui et ne s’intéressent pas à ses travaux. Alors que lui, pas si mauvais, ça le passionne. La seule contrepartie est qu’Otto travaille à son projet de montrer comment le Saint Graal est un symbole païen sous le vernis chrétien. Otto ne refuse pas et travaille. Il est intelligent et il est adaptable. Certes les amis de Mephisto sont un peu rudes. Certes, ils pensent par exemple que les hommes sensibles doivent être exterminés. Mais il suffit de ne pas leur dire qu’il est sensible pour que tout ce passe bien. Après tout, l’essentiel n’est pas là. L’essentiel c’est la Recherche, la découverte des symboles cachés. Et Mephisto lui-même se pique d’ésotérisme et est réellement fasciné par le potentiel des découvertes d’Otto. Otto est doué. Alors il progresse dans la compagnie de Méphisto. Il devient même un des membres du top management, même s’il n’a vraiment aucune idée de ce que produit vraiment son entreprise et de ce que veulent ses actionnaires. Les amis d’Otto lui font remarquer que ses nouveaux collègues se comportent bien mal, qu’ils sont violents et meurtriers. Et que même, s’ils savaient vraiment qui il était, un homme sensible, ils le tuerait peut-être. Otto répond qu’il faut bien vivre, qu’il peut bien supporter ça, qu’après tout, son père, sa mère, sa famille, ses collègues universitaires ne sont pas plus ouverts. Après tout la bienveillance n’est pas de ce monde, tout le monde rejette tout le monde..Alors.. Comme Otto produit peu dans cet environnement et que les conclusions de son travail ne disent rien à Mephisto, on l’envoie pour le punir garder pendant quatre mois des prisonniers que l’on exécute dans une geôle proche. Il trouve là des juifs, des communistes, des chrétiens, des sensibles comme lui… Au retour il dit à ses amis que ça suffit et il envoie à Mephisto une lettre lui demandant audience de manière à clarifier certains points.. Enfin, son seuil d’adaptabilité à l’inacceptable est atteint.
Que se sont ils dits ? A-t-il eu le choix entre rejoindre les prisonniers ou trouver une fin honorable ? Il partit seul dans la montagne où on le retrouva mort gelé quelques jours plus tard. Mephisto regretta ce malheureux accident de randonnée.
Vous avez compris que ce conte n’en est pas un. Otto s’appelait Otto Rahn, un archéologue homo né en 1904. Mephisto était Himmler et le pays dont on parle est l’Allemagne de 1939. Otto Rahn avait voulu accepter la main tendu du Diable, parce qu’il faut bien survivre quand les anges vous rejettent et c’est aussi pour cela qu’il est mort gelé le 13 mars 1939 sur le glacier de l’Empereur Sauvage.
Cinquante ans plus tard, il sera le modèle pris par Spielberg pour Indiana Jones. Quand on doit diner avec le Diable, une grande cuillère, si elle est nécessaire, ne permet toutefois que de gagner un peu de temps.

lundi 1 février 2010

Liberté, égalité, fraternité


Depuis que je suis revenu d’Inde, les mots en té me hantent. La devise oriflamme au fronton des palais de la république, qui, jusqu’ici, allait pour moi de soi me semble devoir être justifiée. Liberté, Egalité, Fraternité. La grande Liberté, remède à l’esclavage me semble avoir cédé la place à des espaces de liberté. Un espace de liberté est un timbre-poste borné sur lequel le citoyen peut croire à sa liberté. Lorsque l’espace de liberté de son blog ajouré lui semble trop étroit, il peut passer à un autre enclos où il pourra simuler sa liberté. Un jour, à Bora Bora, que je discutais avec un chimiste épicier, un pharmacien, je découvris sans trop y faire attention la nature sombre de la liberté. « Ils doivent vraiment être heureux, ici », dis-je aussi sottement que possible. « Oui », répondit-il, s’ils ont faim, ils peuvent manger un poisson du lagon, ils sont si faciles à attraper, et une noix de coco pour un cocktail parfait. Ils peuvent vivre sans rien. Les problèmes commencent quand ils veulent avoir Canal Plus ». La liberté, alors, se travestit en espace de liberté borné d’un abonnement qui rend le client dépendant d’un besoin inutile. Ainsi nous avons des espaces de liberté, dotés chacun de son lot d’abonnement, dont la somme pondérée ne fait pas la vraie Liberté. Alors, cette grande Liberté devenue inutile, la nouvelle Sécurité vint la remplacer. Parée de vertu salvatrice, elle nous protège sur des autoroutes surveillées de mille caméras, sur lesquelles une plage de liberté de quelques dizaines de kilomètres-heure permet de croire à la libre vitesse. Les chemins de campagne, dangereux, sont ignorés. La sécurité nous aime donc tellement qu’elle veut nous protéger. Non bien sûr. Un client mort est un client qui n’achète pas, et les médecins, à qui nul ne l’a jamais demandé, prolongent donc nos vies jusqu’à ce qu’en tant que légumes, en cocon, nous continuions longtemps à manger des bouillies onéreuses et des médicaments coûteux. Le chemin de campagne est bien attrayant dans mon Ambassador blanche, sans airbag, sans ABS, qui se répare au marteau et au burin. Chaque vache évitée est une nouvelle chance. Un nouveau départ pour elle et pour moi. Ce n’est pas vraiment sûr, mais je m’ennuie tellement moins que sur l’autoroute monotone et sécurisante.
L’égalité, voilà. Aucune tête ne dépasse. Ce devait être une porte ouverte pour que chacun puisse développer sans frein son espace de possibilité. Mais nous sommes tous égaux dans la conformité. Suis-je l’égal de ce bel homme d’affaire, dont la taille est exactement celle de son collègue qui mange devant lui le même sandwich sur l’esplanade emmerdante de la Défense ? La conformité pousse les plus égaux d’entre nous à servir de panneau publicitaire et à payer pour arborer la marque du jean et des chaussures, tous deux voulus identiques à ceux que portent tous les autres lycéens. Rien à voir avec l’infinie variété des sarees et des peaux, des bijoux portés d’unique manière dans les rues étonnantes d’une capitale de province indienne. Il y a bien comme une forme commune, mais qui ne résiste pas trop au vent et à la pluie.
La fraternité est une douce idée d’homme, quand les frères souvent s’entendent à coup de poings. La référence à la fratrie ressemble à une publicité mensongère pour la promotion de la famille modèle. Le deviseur aurait aussi bien pu choisir l’Amitié comme valeur universelle que cela n’aurait rien changé. Nous ne nous parlons plus depuis quelques années. Le devenir de l’autre est un crime d’ennui. Mais une fois la Fraternité dissoute dans la modernité, le téléthon inventa la Solidarité. Un grand vide entre nous, par-delà la télé, nous permet de penser à notre porte-monnaie en faisant généreusement des dons fiscalement déductibles. Quand un don est fait en Inde, c’est bon pour le karma, un bon point pour la prochaine vie, pour que le frère aidé vous soit rendu ami et vous protège à son tour. Quand Gandhi prend la défense, contre sa caste et sa mère, du vidangeur intouchable Uka, qu’il aime étreindre, c’est de la Fraternité, pas du spectacle. De la vraie politique !

Sécurité, Conformité, Solidarité. Mais ma mie, nous voilà postmodernes, et c’est avec ennui que nous pourrons filmer ce soir, avec notre caméscope à crédit, les constants bâillements du petit.

mercredi 20 janvier 2010

Alien calin


Les dinosaures n’ont pas disparu, il se sont envolés! Car après de la grande extinction du crétacé, ces animaux ont évolués en oiseaux. A l’époque, l’ancêtre des mammifères devait être une vague souris marsupiale. Soixante-dix millions d’années plus tard, le mammifère évolué rencontre le dinosaure évolué, la jeune espèce rencontre l’ancienne : un perroquet est sur mon ventre. Doucement, avec un regard lutin, il se hisse jusqu’à mon visage, prend mon doigt dans sa pate préhensile et, avec son bec capable de casser des noix, pince très doucement, avec affection, ma lèvre inférieure, puis pousse un cri sauvage de joie : « cadeau ! ».
Qu’un chat, proche voisin sur l’arbre de la descendance des espèces, se fasse caressant, communique avec notre vocabulaire affectif, est bien moins surprenant. Pensez : la famille oiseau a 100 millions d’année d’histoire sans nous. Leur génétique est différentes, jusqu’aux chromosomes qui déterminent le sexe qui ne s’ordonnent ni ne se comptent de la même manière. Pourquoi nous parlerions-nous sur le terrain affectif ?
Parfois, je me demande si nous rencontrions un vrai alien, un extraterrestre incommunicant, dont les yeux ne verraient pas nos longueurs d’onde mais d’autres spectres, dont les oreilles n’entendraient pas nos sons mais d’autres vibrations, je me demande si nous pourrions trouver d’autre façon d’échanger que de se pincer par ci par là pour nous témoigner de l’attention devant le grand inconnu absurde de l’univers et du destin.

vendredi 15 janvier 2010

Victor Hugo et la kena upanishad

Victor Hugo a eu peur de la complexité indienne. Quel dommage! Il a écrit un poème intitulé "Suprématie" et qui paraphrase divinement la kena upanishad.


Extrait:
India dit:
Étant l'énormité, je vois l'immensité;
Je vois toute la nuit et toute la clarté;
Je vois le dernier lieu, Je vois le dernier nombre,
Et ma prunelle atteint l'extrémité de l'ombre.

Le filet d'Indra


"Un apport d’énergie dans le vide, d’une façon quelconque, peut rendre réelle une paire (de particules) qui préexiste dans le vide. On doit alors imaginer le vide comme ayant également une structure constituée de particules virtuelles en nombre infini, qui ont toutes perdu la totalité de leur énergie."
"On pourrait résumer cette conception de la démocratie nucléaire par le truisme : « Tout est dans tout et réciproquement. » Mais, si l’on veut bien réfléchir un instant à ce que cela veut dire dans le cas présent, cela signifie que, dans le domaine des particules, la partie peut fort bien être égale au tout. Ceci est une définition mathématique de l’infini : dans un ensemble fini, les parties stricto sensu ne sont jamais identiques à l’ensemble complet, ni même comparables : elles ont forcément moins d’éléments que la totalité."
Leçon inaugurale de Marcel Froissard au Collège de France, 10 janvier 1974

A l’arrière de certaines bottes, il y a un petit bout de cuir en forme de boucle qui est ma foi bien pratique pour les enfiler facilement. En anglais, on appelle cela un « bootstrap ». La physique des particules est en train de changer. Peut-être d'ailleurs qu’elle devra changer de nom car le terme de particules est de plus en plus difficile à défendre. Les limites de notre vocabulaire font qu'il est difficile de décrire en dehors des mathématiques une réalité pourtant on ne peut plus réelle. On ne peut plus parler de particules quand, lors de l'impact de faisceaux, on voit apparaître particules virtuelles et particules réelles mélangées qui semblent émerger du vide sans aucune autre raison que l'événement qui les a créés et l’observateur qui les regarde. En anglais, il existe une expression qui est en relation avec ces petites boucles qui sont fixées à l’arrière des bottes : on dit s'élever dans les airs en tirant sur ses propres boucles de botte. La physique quantique dit aujourd'hui que la réalité est capable d'auto générer sa propre complexité à partir d'un tissu constitué par le vide. Un texte bouddhique relativement célèbre, l’Avatamsaka Sutra, cite une allégorie appelée le filet d'Indra. Indra est un dieu védique de l’espace particulièrement important. Dans certaines Upanishads (la Kena notamment) il est même entendu qu'il aurait entrevu la réalité de la nature de l'Unique (Brahman). Le filet d'Indra est un filet constitué perles et chacune de ces perles est capable de refléter l'intégralité de toutes les autres perles. Cette représentation du filet d'Indra est assez proche de ce que l'on observe aujourd'hui dans les accélérateurs de particules. En effet lors d'un bilan suite d'une collision, il est très possible que la partie soit égale au tout. En cela la physique aujourd'hui est de plus en plus proche de la description que l'on pourrait faire du filet d’Indra.

mardi 5 janvier 2010

Quelle autre solution que de se dissoudre....

"Ce matin, nous allons discuter la dissolution de l'Ordre de l'Étoile. Beaucoup vont être ravis, d'autres en seront tristes. Mais il ne s’agit pas ici de joie ni de tristesse, puisque cette dissolution est inévitable, comme je vais vous le démontrer. Peut-être vous souvenez-vous de cette histoire du diable et de son ami : Ils marchaient dans la rue et ils aperçurent un homme qui se baissait pour ramasser quelque chose et le mettre dans sa poche. L'ami dit au diable: - “ Qu'est-ce que cet homme vient de ramasser ? ” - “ Un petit bout de Vérité ” répondit le diable. - “Mauvaise affaire pour vous ! ” remarqua l'ami. - “Pas du tout répliqua le diable, car je vais le laisser en organiser l'église ! ”. La Vérité est un pays sans chemins, que l'on ne peut atteindre par aucune route, quelle qu'elle soit: aucune religion, aucune secte."

Ainsi Krishnamurti, jusque-là révéré comme messie de l'ordre de l'Étoile qui regroupait des milliers de membres, met fin à l'Ordre en 1929, à son devoir messianique, renvoyant brutalement les disciples à leur triste crainte d'être seuls:
"Vous êtes habitués à l'autorité, ou à l'atmosphère de l'autorité: vous attendez d'elle de vous faire accéder à la vie spirituelle. Vous croyez, vous espérez, qu'un autre, par des pouvoirs extraordinaires, un miracle, va vous transporter dans la région de la liberté éternelle, qui est le Bonheur. Toute votre conception de la vie est basée sur cette croyance."

La fin de l'Ordre et la fin de l'ordre nous met devant les murs de nos trois prisons:
  • Une prison sémantique : Nous ne pouvons pas penser en dehors du langage, tout ce que nous ne pouvons pas nommer nous est inaccessible. "Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence" a écrit Wittgenstein. Ce dont on ne peut parler, c'est ce qui se cache sous notre cortex. A l'intérieur, tout n'est que désir et bas instincts de domination, que notre cortex cherche à vocaliser de manière acceptable socialement. Mais le tissus de la vérité, vous en conviendrez, a toutes les chances de ne pas faire partie de notre vocabulaire. Alors on fait des rites et des lumières, des mathématiques et des symboles, pour avoir l'impression, encore, de dominer un peu quelque chose. Sauf que la prison sémantique n'a pas de porte seulement quelques fenêtres donnant sur les œuvres des artistes ou une musique lointaine..
  • Une prison biologique : Nous ne pouvons pas voir l'essentiel du visible, seulement une fenêtre de longueur d'onde, même pas la même que les autres animaux. Nous ne sentons rien ou presque, nous ne ressentons rien du champ magnétique terrestre, s'il est beau, nous ne le saurons jamais. Parfois, par quelques artifices ou l'aide de machines, nous pouvons un peu regarder par dessus l'aile du pigeon voyageur comment sont arrangées les lignes de champs terrestres.
  • Une prison sociale : Nous ne pouvons pas penser différemment des singes dont nous co-descendons non sans condescendance.Nos structures sociales dominants-dominés, de l'État à l'entreprise sont celles de toute tribu de singe. Il semble que les Bonobos, avec lesquels nous partageons 98,4% de nos gènes, règlent cela par le sexe et l'intimidation. Il semble que nous ayons essayé de faire autrement. Évidemment sans succès. Dans un groupe égalitaire, certains sont toujours plus égaux que d'autres. Et nous retournons sur notre rocher, les singes du haut considérant les singes du bas.
Désolantes prisons. Pourtant parfois, avec élégance, quelques hommes respirent un peu d'air de cet inaccessible extérieur. Quelques uns. Jamais plus. Car dés que les autres le savent, ils veulent tout de suite créer une église bien ordonnée pour s'en féliciter.

jeudi 31 décembre 2009

Eloge de l'intuition



Un objectif d’appareil photo est un dispositif merveilleux. Mais en fonction de l’ouverture, de la focale, du temps de pose, la photo est réussie ou ratée, floue devant nette derrière, ou l’inverse ; elle est tout ce qu’on veut ou tout ce que l’on ne veut pas. L’œil, au contraire, est une boule molle de faible résolution, de faible sensibilité, les images formées sur la rétine sont floues et inversées. Mais, au soir, sur une plage sous la lune, nul objectif ne permettra de distinguer l’ombre de la barque qui rentre, la douceur de la vague dans l’ombre. C’est que l’œil n’est pas un objet cartésien. Il ne voit pas, il devine. Ou plutôt le cerveau, qui analyse les données, devine. Autre exemple, essayons de lire cela: » Ce ttxee vuos sbmele criuuex si vous eesaysz de le lire ltetre après lrtete. Par ctrone, en le lisant nnomalemert, il n’y a pas de dfiférence de lrcteue. Le crveeau et lœ’il ne lnsiet pas les ltrtees les unes apèrs les auetrs comme un odrenatiur le fraeit. Il se cnotente de lire la prièrmee et la drinerèe lttree, pius qleuques ltteres au mliieu, au hasard, et l’iuntition fiat le rtese.
De la même manière, nous avons été formatés plutôt que formés à prendre les choses dans l’ordre. Alors, nous imaginons qu’en procédant avec méthode, en prenant et en apprenant chaque élément d’un problème, nous allons pouvoir, par la compréhension de son fonctionnement, trouver la solution, toujours d’ailleurs curieusement supposée unique.
Mais notre cerveau ne fonctionne pas comme ça. Alors, pris dans une boucle infernale à chercher à contrôler sans succès les tenants et les aboutissants d’un problème économique, politique, social ou humain nous devenons schizophrènes. Notre intuition nous dit : « tel pourrait être une des solutions », « il se peut qu’il n’y ait pas de solution ». Mais notre coach cartésien nous dit « tu es un battant, considères les données du problème, tu vas trouver la solution » comme si dans notre cerveau l’équipe d’Apollo XIII œuvrait à nous faire rentrer sur Terre.
Pour l’essentiel des problèmes, nous n’aurons jamais assez de données pour pouvoir raisonner. Seuls, les quelques cas d’école, dépouillés de tout ce qui pourrait masquer la logique recherchée, pourront faire l’objet d’une démarche miraculeusement logique : pour faire marcher la mécanique, il ne faudra pas de frottements, pour que marche les théorèmes des fluides et des flots, il faudra une demi-page d’hypothèses que le navigateur humain saura pourtant, dans son voilier, résoudre sans ordinateur.
Le conflit intérieur, visant à faire taire l’intuition par la puissance de calcul, à promouvoir le contrôle au dépend du pilotage, est anxiogène : « Si tu ne trouves pas de solution logique c’est que tu es trop bête ! Avant d’agir il faut tout avoir compris ! « dit l’antique professeur, dit le nouveau coach.
Il est peut-être temps de mettre en avant cette fonction si utile du cerveau qui consiste, avec des données incomplètes, une expérience imparfaite et partiale, à trouver une direction d’un pire vers un mieux, temporaire et impermanent, réversible et souhaitable. L’intuition quoi !

vendredi 25 décembre 2009

Quantum upanishad

Le monde réel nous échappe. Le monde réel, c'est le monde quantique, le monde des probabilités. Nous sommes incrédules face à sa complexité car notre monde quotidien, dualiste, n'a pas de mot pour désigner la réalité quantique. Nous n'avons pas de mot pour définir une particule qui est à la fois présente et absente, pas de mot pour décrire le vide quantique dont pourtant, à chaque instant, nait quelque chose de rien. C'est peut-être seulement un problème de vocabulaire.

Voici une upanishad indienne appelée Ishâ Upanishad. Elle a 2700 ans. J'ai seulement remplacé dans le texte les mots du Veda par les termes de la mécanique quantique. 5 traductions sont présentées ici pour chacun des 18 vers, la version quantique apparait sous l'onglet "Quantum".


Quantum Upanishad











Le texte original est présent sur ce site en divers traductions.

Isha Upanishad

Isha Upanishad ou Īśa Upanishad (Upanishad du Seigneur) est l'une des plus courtes des Upanishads majeures principales, composée de 18 versets au total. Celle-ci est considérée comme faisant partie de la Śruti par diverses traditions au sein de l'hindouisme. Ce texte court associé au Shukla Yajur-Veda (blanc) aborde certains aspects relatifs à la philosophie, la religion, le rituel et la métaphysique.

Je vous propose de comparer quelques traductions de ce texte




dimanche 20 décembre 2009

Cassandre est morte idiote


Qui se souvient de cette phrase.J'écoutais hier un Cassandre épuisé : un des rares scientifiques (Paul Jorion de l'Université libre de Bruxelles je crois) à avoir dit que le système financier allait dans le mur en klaxonnant et que bien sûr, autour de la table de ses amis et de ses pairs, nul ne disait le croire. Il expliquait que compter la richesse en additionnant les biens, les créances et les créances douteuses était une drôle d'idée bien éloignée du bon sens paysan.
Cassandre (du grec "celle qui embrouille les hommes") était une princesse troyenne qui voyait l'avenir mais que personne ne croyait jamais. De quoi rendre fou non?
Le monde de la finance, le monde industriel, le monde scientifique, le monde politique a ouvert la chasse aux Cassandres dans les années 90. C'est que c'est ennuyeux, lorsque l'on joue le grand jeu des gains à court terme d'écouter une autre musique qui dirait "attention!".
Ces gens sont plein d'espoir. Ils comptent sur leur chance, sur le fait que le marché leur soit propice, que les trois essais positifs de leur dernier produit technologique soient représentatifs, que les quelques mesures médiatiques prises suffisent à éteindre l'agitation dans les banlieues. Sont-ils optimistes? Non, car eux même n'y croient pas.
L'orateur expliquaient que ses collègues à table comprenaient ses arguments et n'y opposaient pas de contre-analyse. Personne n'est bien surpris des derniers déboires technologiques, que les batteries explosent, que les avions s'écrasent, que les phtalates nous clarifient le sperme et nous rendent inféconds.
Pendant ce temps là, Cassandre a le choix. Celui de se taire et de se cacher. Celui de hurler à devenir folle.
Car Cassandre n'a pas de solution. Elle ne peut que s'allier à quelqu'homme de raison et de bons sens pour essayer de faire taire les irrationnels qui, comme on dit dans nos campagnes, comptent les oeufs dans le cul des poules.

mardi 15 décembre 2009

Hindouisme et thermodynamique


Des soucis avec la mécanique quantique? Essayez l’hindouisme. Quand Robert Oppenheimer a eu à dire quelque chose après le premier succès nucléaire du projet Manhattan, il cita Shiva dans le Baghavad Gita (« Je suis Shiva le destructeur des mondes » 16 Juillet 1945). Le gros collisionneur du CERN à Genève a choisi un Shiva Nataraja, Shiva en danseur cosmique, de deux tonnes pour son pas de porte  . Feynmann, le prix Nobel, a dit que personne ne comprenait réellement la mécanique quantique (The Character of Physical Law (1965) Ch. 6). Nous savons en effet que cette théorie marche, elle doit donc décrire le monde tel qu’il est, mais ce qu’elle dit est si éloigné de ce qu’est notre expérience quotidienne du réel, que nous l’utilisons seulement comme un outil merveilleux pour construire des ordinateurs, des lampes et tout nos gadgets mobiles. Heisenberg et d’autres fameux scientifiques tel que Shroedinger ou Prigogine (Notion d’ordre sortie du chaos) fure intéressés par l’hindouisme. Schroedinger, l’inventeur de l’équation du réel la plus utile (EΨ=HΨ) a explicitement affirmé sa conviction que le Vedantic Jnana présentait la seule véritable vision de ce qu’est un ensemble de probabilité d’existence (Mein Leben, meine Weltansicht, 1985). Pourquoi ? Parce que le monde décrit par l’hindouisme est très similaire à celui des sciences et philosophies post-modernes. Considérons les divinités : Brahma est le créateur du monde. Il agit tel un sprinter. Il explose le monde dans un big bang qui créé matière et énergie à partir d’une vibration (la syllabe magique Om:ॐ). Quand il a fini, il dort de manière à se rappeler comment est le monde et d’être capable de le reconstruire quand il sera détruit. Un jour de Brahma c’est un kalpa (8.71 milliards d’années). Notre soleil existe depuis environ un demi kalpa. Il mourra à la fin du jour de Brahma. Un kalpa est une bonne approximation de la durée des processus thermonucléaires du soleil et donc de sa longévité. Vishnu est en charge du développement durable. Il s’assure que l’ordre du monde (appelé Dharma) est maintenu. Il est en charge des processus thermodynamiques réversibles, il agit comme l’enthalpie. Chaque fois que quelque chose menace l’ordre du monde, il créé un avatar qui le restaure. L’ordre des avatars successif de Vishnu (poisson, tortue, nain, homme-lion, guerrier, homme, penseur) suit l’évolution des espèces de Darwin du poisson aux vertébrés puis aux préhumains. Shiva est en charge de la création et de la destruction. Cela signifie qu’il augmente ou diminue l’entropie, c'est-à-dire l’ordre. Il est chargé des processus thermodynamiques irréversibles. Parfois, Vishnu honore Shiva, comme dans le Ramayana sous la forme de son avatar humain Rama, car Shiva gère l’enthalpie libre du monde, différence entre l’enthalpie et l’énergie perdue dans le chaos. Donc, nous pouvons aisément mémoriser Brahma est comme la masse ou l’énergie (équivalent en accord avec la relativité), Vishnu est comme l’enthalpie, Shiva comme l’entropie. Durant le huitième siècle, l’hindouisme pensa au problème de la dualité : Les disciples de Vishnu pensaient que le monde était réel et vishnu est dans chaque chose ou être. Les disciples de Shiva pensaient que le monde n’était pas réel mais seulement une illusion et que seul Shiva était réel. La question de la virtualité telle que posée par les philosophes post-modernes comme Heidegger a donc été étudiée bien plus tôt dans l’hindouisme. En effet, il est impossible pour un avatar virtuel émulé dans un logiciel de déterminer s’il est réel ou non. Cette question ne peut être traitée que par la voie philosophique. Les notions proposées par la thermodynamique (seconde loi de l’entropie) et la mécanique quantique (probabilité d’existence) sont très fortement en opposition avec notre expérience quotidienne de la vie. Ce ne serait pas un problème si ces représentations de mondes si bizarres n’étaient pas si précises et exactes, rendant possible la fabrication des ordinateurs, des logiciels, les communications.. Je ne connais d’ensemble de connaissance religieuse aussi proche que l’hindouisme pour représenter une réalité aussi floue et complexe. Pouvons nous considérer les Upanishads indiennes comme un aide mémoire pour la science moderne ?

lundi 14 décembre 2009

Autorisation transhumaniste

Que d'effort pour changer l'homme! Laissé à lui-même, il suit des cycles de création et de destruction, les âges d'or succédant aux ténèbres, les civilisations aux sociétés barbares, les monothéismes jaloux aux paganismes ouverts. Les sages ont tout essayé pour neutraliser ses tendances simiesques de domination


  • L'amélioration par la culpabilisation avec le Christianisme
  • L'amélioration par la tribalisation avec le Judaïsme
  • L'amélioration par la compassion avec le Bouddhisme
  • L'amélioration par l'éducation avec Krishnamurti
  • L'amélioration par la méditation avec le Tao
  • L'amélioration par la contrainte avec le totalitarisme
  • L'amélioration par la liberté avec la démocratie
  • L'amélioration par la possession avec le  libéralisme
  • L'amélioration par la "god-overdose" complexe avec l'Hindouisme

Rien n'a marché.
  • Le christianisme s'est fait inquisiteur
  • Le judaïsme montre chaque jour en Palestine qu'il n'existe pas de solidarité des victimes
  • Le bouddhisme sur fond de massacre au Cambodge ou en Birmanie n'a pas su dépasser les monastères
  • L'éducation des masses a massivement échoué
  • La méditation ne libèrent que quelques uns
  • Le totalitarisme fait de la souffrance
  • La démocratie va au moins-disant
  • Le libéralisme va à l'injustice
  • L'hindouisme se parle à lui-même

Pourtant, tous, pensent que le singe humain est inacceptable en l'état, qu'il est et se rend malheureux, qu'il veut dominer et qu'il reste dans les sociétés humaines l'essentiel de ce qui fait la tribu de singe : les dominés doivent présenter leurs fesses aux dominants, les individualités doivent être proscrites.

Ce qui fait l'homme amélioré, c'est le langage, événement historique, la technologie de l'information qui force à la transparence, l'alimentation facile qui permet de penser. Nous sommes déjà améliorés de ces prothèses. Nous savons déjà, intimement que notre hardware nous attache à notre tribu de singe dont nous ne finissons pas de descendre.

De grâce, libérons nous, autorisons nous le transhumanisme (H+) :
  • Modifions par la chimie nos personnalités et nos désirs dépressifs, pour notre confort et la libération de notre temps absorbé par les mauvaises questions
  • Modifions nos senseurs pour accéder de l'intérieur à la révolution de la connaissance, la révolution noétique

Nous sommes déjà différents, pourquoi avons nous peur du transhumanisme, sommes-nous tant attachés à cette vieille maison inconfortable, qui ne cesse de menacer de s'écrouler? Pourquoi avons nous tant de honte à parler Prozac et anti-dépresseurs? Est-ce parce que le fait de savoir qu'un peu de millepertuis peut, sans autre raison, nous faire passer de la souffrance au confort nous interroge sur ce que nous sommes vraiment et sur la valeur toute chimique de nos émotions.

vendredi 11 décembre 2009

Démonstration de la non existence ou de l'unicité du monde



Sur son blog, Marc Halevy nous propose un jeu de probabilité troublant:
  • Soit une proposition P ayant une probabilité p d'être vraie (exemple "Je suis devant mon PC")
  • Soit un ensemble de proposition Px constitutives de tout ce qui est vrai dans le monde
  • Alors la probabilité globale de l'existence du monde est le produit de toutes ces valeurs et tend donc vers 0 puisque chacune est inférieure à 1
  • Ce produit tendant vers zéro, la probabilité globale que le monde existe est presque nulle
Toutefois je vous propose d'analyser ce paradoxe en considérant que le calcul des probabilités par la multiplication des probabilités individuelles suppose que les propositions soient indépendantes.
  • Donc:
    • Soit chaque fait du monde est indépendant l'un des autres, et alors le monde n'existe pas et soyons nihilistes
    • Soit le monde existe et alors chaque fait est dépendant de tous les autres et soyons non-dualistes
Amusant non?

Il y a malheureusement encore au moins un biais à ce raisonnement. Si l'on considère que nous existons, et que pourtant les propositions constitutives du monde sont indépendantes (par exemple dans un cadre dualiste avec un Dieu séparé de sa création) et que cela a une extrêmement faible probabilité d'être, alors, malgré cela, nous aurions l'impression, par une relation d'effet à cause, que cette infime chance soit la règle. De la même manière, un gagnant improbable au lotto croira à sa destinée. En regardant vers son passé, il verra des signes qui lui indiqueront qu'il était l'Elu.

Nous avons donc, dans l'ordre de la plus faible à la plus forte probabilité de vraisemblance:
  • Le monde existe et il est dual (Dieu est séparé de sa création)
  • Le monde n'existe pas
  • Le monde existe mais n'est composé que d'une seule chose, il est non dual
La plus probable réalité demeure la dernière, qui est d'ailleurs celle qui est retenue par une grande part de l'humanité taoïste, zen, hindouiste, bouddhiste..

samedi 14 novembre 2009






Dans un entretien de 1959 retransmis cette semaine sur France Culture, CLS présente une vision d'une anthropologie devenue une entropologie. Il distingue d'une part les sociétés primitives qu'il compare à des machines mécaniques qui, une fois lancées, se maintiennent indéfiniment, comme des horloges, sans histoire ni Histoire, et, d'autre part, les sociétés notamment occidentales, à l'Histoire complexe et en constante évolution, qu'il compare à des machines à vapeur, thermodynamiques donc, dont la source chaude et la source froide proviennent des inégalités et des injustices entre les hommes.
La société indienne, avec un système des castes extrêmement stable, semble avoir réussi pendant 2000 ans à faire tourner une horloge thermodynamique.
Dans cette vidéo, voilà bien un homme qui montre ce que c'est que l'élégance.

mardi 10 novembre 2009

Texte de Borges entendu à la radio...

Je pense aux choses qui purent être et ne furent pas
Le traité de mythologie saxonne que Bède n'écrivit pas
L'œuvre inconcevable qu'il fut peut-être donné à Dante d'entrevoir une fois corrigé le dernier vers de la Comédie
L'Histoire sans l'histoire de la croix ou celle de la ciguë
L'Histoire sans le visage d'Hélène
L'homme sans les yeux qui nous ont fait don de la lune
Aux trois journées de Gettysburg, la victoire du Sud
L'Amour que nous n'avons pas partagé
Le vaste empire que les vikings ne voulurent pas fonder
Le monde sans la roue ou sans la rose
Le jugement de John Donne sur Shakespeare
L'autre corne de la licorne
L'oiseau fabuleux d'Irlande qui est à deux endroits à la fois
Le fils que je n'ai pas eu

Génie de l'hindouisme

L'hindouisme présente de sympathiques caractéristiques dans ce sens et la façon historique utilisée par les anciens indiens pour neutraliser les tendances destructives de la religion est assez intelligente.
  • On ne devient pas hindou : il n’est pas possible de se convertir et il n’y a pas de prosélytisme
  • Le clergé est muselé : Les brahmanes sont là pour dire comment mener les cérémonies. C’est une prestation commerciale. La validité du sacrifice est acquise même sans eux. Dans l’Inde du Sud, dravidienne, ils sont même plutôt mal vus.
  • La philosophie religieuse a deux étages :

    • La « vraie » religion de l’Inde : basée sur les védas (les dieux védiques ont des correspondances exactes avec les dieux celtes comme l’a démontré T.Lüghinbul de l’université de Genève) : elle n’est connue que de quelques pourcents de la population
    • La religion « populaire » que tout le monde connait, basée sur deux poèmes épiques : Le Mahabaratha et le Ramayana


Dans le Mahabaratha se trouve la bhagavad-gita dont je vous parlerai un peu plus loin et qui explique largement le dégout de l’Inde pour le sport et la compétition… Au 6ème siècle avant JC, le Bouddha apparaît. L’hindouisme n’existe pas. Seules les trois castes supérieures (prêtres, guerriers et marchands) ont accès à l’enseignement des védas. Bouddha appartient à la caste des guerriers. Cette caste n’a jamais pu « sentir » la caste des prêtres, les brahmanes. Au travers l’histoire rêvée et réelle, ils se sont toujours affrontés pour le leadership. Le sixième avatar de Vishnou est même venu les exterminer sur 21 générations parce qu’ils n’étaient pas gentils avec les brahmanes. La cible commerciale de Bouddha c’est les intouchables et les hors castes (notez l’analogie avec St Paul qui se charge des gentils et laisse les juifs à St Pierre). En effet, ceux-ci n’ont pas accès au védisme (c’est même une faute de leur en parler). Bouddha leur propose de le rejoindre dans une philosophie du rejet de l’action pour éviter la douleur. Un très grand succès. Cinquante ans auparavant, les 24 saints hommes fondateurs du jaïnisme n’avait eu qu’un succès d’estime tant ils étaient extrêmes et dénudés (Le Jaïnisme existe encore en Inde mais est très marginal). Quelques siècles plus tard, 80% de la population indienne est Bouddhiste. L’hindouisme moderne est peut-être la contre mesure. Au 1er siècle, un groupe (sans doute) de sage écrit le Mahabaratha (officiellement ils dictent le texte à Ganesh le dieu éléphant). Je voudrais vous parler d’un morceau de celui-ci, connu sous le nom de Bhagava Gita… Je résume. Vishnu est un dieu de centre droit qui intervient quand le conservatisme est menacé par une innovation (et là….avec Bouddha, ça va plutôt mal). Le huitième avatar de Vishnu est Krishna, un prince menteur et ambigu, qui se déplace avec une cour de jeunes femmes. Comme souvent, une succession royale se passe mal, deux groupes s’affrontent pour le pouvoir et les armées se font face, à la méthode antique. Aux deux chefs, Krishna a proposé de choisir entre soit toutes ses armées et son matériel militaire, soit lui tout seul, et qui en outre, ne participera pas au combat ! Arjuna choisi Krishna, laissant l’avantage militaire à son challenger. Donc, le Bhagavad gita commence par l’arrivée d’Arjuna dans le no mans land entre les deux armées avec Krishna comme conducteur de char. Il doit sonner de sa conque pour lancer la guerre. Mais il s’effondre. Il voit des cousins, des amis des deux côtés. Le monde n’ayant pas de sens. A quoi bon .. Autant se laisser mourir. Le sujet du Bhagavad gita est « pourquoi, bien que Arjuna ait découvert le pot-aux-roses : Le monde n’a pas de sens, il faut quand même agir et ne pas se complaire dans la contemplation bouddhique ».. En 92 pages, Krishna va faire le grand écart pour convaincre le guerrier d’agir. Quelques temps plus tard, au VIIIème siècle, un Sâdhu proposa que Bouddha soit considéré comme la neuvième réincarnation de Vishnu. La chronologie y laissa des plumes mais tout le monde redevint hindou et le bouddhisme a disparu d’Inde. C’est un honneur douteux. En effet, Vishnu se serait incarné en Bouddha pour donner des fausses informations aux vilains hors caste et les perdre, rétablissant ainsi l’ordre. En Europe, nous avons résolu le problème de l’élitisme des religions pré chrétiennes par l’importation d’un dérivé de judaïsme arrangé par Paul dans un grand souffle épique à sens unique menant de la genèse à l’apocalypse. Je trouve que la solution indienne au problème de besoin de sens dans la population humaine est plutôt finement menée, tout en préservant le cœur du système de pensée, les védas, qui ne parle absolument pas des dieux de l’hindouisme actuel. Avant St Paul, c’est la plus remarquable manipulation des foules pour éviter qu’elles ne se massacrent par désespoir que je connaisse. Il est illusoire de penser que le rationnel est universel. Il est minoritaire et le restera. La fonction sociale de la philosophie, si elle existe, est bien de proposer d’une part une réflexion de qualité et, tout en restant honnête, une mystique pour aider les irrationnels à vivre et à maîtriser leur peur. C’est de la politique et de la précaution. Faute de quoi, le rationnel devra un jour expliquer non pas la causalité, mais l’addition 1+1=2, à un tribunal de docte religieux prêt à le brûler. Le souci de notre société occidentale est d’avoir de grandes difficultés, après avoir brillamment gagné sur l’irrationnel, à proposer une mythologie laïque à ceux qui ne pourront jamais supporter l’absence de réponse à leurs pourquois.

L'Hindouisme pour les nuls

Je voulais juste dans ce billet essayer, de manière extrêmement synthétique de revaloriser l'hindouisme auprès des occidentaux tristements influencés par Slumdog Millionnaire (vilains hindous qui font des misères aux pauvres musulmans) et Darjeeling express (Les efforts des chrétiens américains pour aider les pauvres intouchables sur fond d'expérience mystico sexuelle). C'est évidemment très subjectif.
  • L'inde c'est étrange :Ce qui choque en Inde c'est la ressemblance avec la société "indo-européenne" dans laquelle nous vivons.L'Inde est un intime étranger.
  • Les castes c'est pas bien : Il y a en gros 4 grandes catégories en Inde: Les Brahmanes, les Khastrya, les Vaishias, les sudras . Je vous traduit en français : clergé, aristocrates, tiers-état, paysans. Toute ressemblance avec un ancien régime que l'on connaitrait chez nous serait évidemment fortuite. Gandhi était un Vashia. Il a aboli les castes il y a 50 ans. En Inde aussi, le tiers-état a pris le pouvoir. Les castes sont assez étanches. Ceci dit, en France, il y a assez peu de fils d'ouvrier qui épousent des aristocrates non? La structure sociale indienne est très similaire à la nôtre, juste un peu moins hypocrite.
  • L'hindouiste est idolâtre : Il y a plusieurs dieux. Trois grands en fait : Brahma crée le monde puis s'endort. Vishnou s'occupe de maintenir l'ordre des choses, Shiva les fait évoluer en détruisant et créant de nouvelles choses. Cet hindouisme moderne est issu du védisme dans lequel les dieux sont complètement différents (feu, eau, tonnerre...). Cela ne vous rappelle rien, par Toutatis! Si une religion sémitique importée ne nous avait pas conquis, est-ce que nous aurions transformé la religion des Gaulois en hindouisme occidental? Et puis, finalement, le judaisme passé à la moulinette de l'occident, ça fait un père très brahmanique, un saint Esprit drôlement vishnouïte et un christ très Shiva... Comme on avait pas de Lakshmi pour notre prospérité, la Sainte Vierge a pris le poste...Chaque année, le carnaval, fête païenne, nous fait porter des masques et tout est permis. La fête de Hôli a lieu a peu près au même moment. Les indiens se jettent des poudres de couleurs au visage.Et c'est un grand moment de folie où les castes s'abolissent. Les prêtres Brahmanes n'aiment pas trop ça, comme M. le curé.
  • On croit en la réincarnation : C'est une vraie particularité. En même temps, personne ne vous parle jamais de ses vies antérieures. Il n'y a pas de fantômes en Inde. Finalement c'est eux qui se réincarne et c'est nous qui voyons les spectres...
  • C'est une religion de la multitude : Ah oui, plus d'un milliard d'indiens. Mais on ne devient pas hindou. On nait hindou. On ne connait ni prosélytisme ni conversion. Par contre, si vous êtes martien vous avez intérêt à vous installer en Inde plutôt que d'aller vous faire tirer dessus et découper en morceau par l'armée américaine. On vous donnera une caste et on sera totalement iindifférent à vos pratiques (tant que vous ne vous mettez pas à empecher les autres de faire comme ils veulent ou que vous convertissez des gens à votre religion martienne exclusive, suivez mon regard...). A la longue vous pourrez même devenir fonctionnaire ou chef du premier parti politique (ex: Sonia Gandhi qui est italienne). Si vous devenez très doué en hindouisme, les brahmanes vous consulteront pour des points de théologie compliqués. Si vous êtes Dalaï Lama, vous pourrez vous installer et votre frère pourra par exemple être Général dans l'armée indienne.