mardi 2 mars 2010

Abracadabras abrahamiques et brahmaniques

Deux pièces sont accolées l'une à l'autre, sur le même continent. Il y a une petite pièce sombre, dans laquelle brûle une flamme de bougie. Dans cette pièce, basse de plafond, on trouve la représentation crucifiée d'un instrument de torture, de quoi égorger des animaux pour le sacrifice, des couteaux pour mutiler le sexe des jeunes garçons. On y raconte des histoires de femmes changées en sel, de massacres de masse de nourrissons, du meurtre de l'impie. On y est soit de cette tendance soit de cette autre qui doit être combattue. Le OU exclusif y domine le ET. Dans la pièce d'à côté, plus grande, largement ouverte sur l'extérieur, des statues dansantes auxquelles on offre des noix de cocos et des bananes sont couvertes de fleurs odorantes. Rien n'y est obligatoire ni rien n'y est impie. On n'y croit pas que les choses s'opposent, mais plutôt qu'elles s'ajoutent. Le ET y domine le OU. Qui voudrait rester dans la pièce sombre, avec des gens déterminés et armés couteaux? Ainsi donc, voici l'édifiante histoire du Pére Le Saulx qui rencontra Ramana Maharshi et dont à sa mort les mémoires furent jetées dans le Gange plutôt qu'archivées à l'archevêché.