dimanche 7 mars 2010

Evolution des verbes

L'homme passe, ou peut-être devrait passer, par des verbes successifs. D'abord, enfant, puis adolescent, le verbe avoir s'impose.Avoir des amis, des amants, de l'argent, du pouvoir, des biens et des vacances, des opportunités, des admirateurs. Puis vient la question de l'être, pour certains, pas tous. Ce que je suis, mon Ego est-il bien visible, s'impose-t-il bien aux autres? Je suis un père, un ami, un écrivain, un philosophe, un artiste, un assassin, un directeur, un rentier, un salop, un saint. Je suis, donc j'existe. Je suis sauvé car j'avais peur de ne pas exister. C'est là que le non-dualisme vous récupère. Certains. Encore moins.

Alors que meurt l'Ego, l'Avdhuta Gita nous invite à advenir, puisque tout n'est que processus, et que,dans la complexité de ceux-ci, parfois, émerge de l'inédit.

Avoir, Être puis Advenir...

Nietzsche, dans le Gai savoir, confronte l'homme chrétien à l'homme dionysiaque. Le premier pense que la vie est une maladie faite de souffrances dont il faut qu'un sauveur nous sauve. Par là-même, la vie est illégitime et doit être guérie, après la mort, dans un paradis contemplatif et ennuyeux. Le second aime le destin, ce qui advient, le fait tragique jusqu'à la destruction comme un élément des processus qui font la vie : Amor Fati , l'amour du destin, du devenir et du chaos créateur, de Shiva en somme.

Nietzsche et Dattatreya, nous proposent d'explorer l'Advenir:
Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peut faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même(Nietzsche et la philosophie de Gilles Deleuze)