mardi 15 décembre 2009

Hindouisme et thermodynamique


Des soucis avec la mécanique quantique? Essayez l’hindouisme. Quand Robert Oppenheimer a eu à dire quelque chose après le premier succès nucléaire du projet Manhattan, il cita Shiva dans le Baghavad Gita (« Je suis Shiva le destructeur des mondes » 16 Juillet 1945). Le gros collisionneur du CERN à Genève a choisi un Shiva Nataraja, Shiva en danseur cosmique, de deux tonnes pour son pas de porte  . Feynmann, le prix Nobel, a dit que personne ne comprenait réellement la mécanique quantique (The Character of Physical Law (1965) Ch. 6). Nous savons en effet que cette théorie marche, elle doit donc décrire le monde tel qu’il est, mais ce qu’elle dit est si éloigné de ce qu’est notre expérience quotidienne du réel, que nous l’utilisons seulement comme un outil merveilleux pour construire des ordinateurs, des lampes et tout nos gadgets mobiles. Heisenberg et d’autres fameux scientifiques tel que Shroedinger ou Prigogine (Notion d’ordre sortie du chaos) fure intéressés par l’hindouisme. Schroedinger, l’inventeur de l’équation du réel la plus utile (EΨ=HΨ) a explicitement affirmé sa conviction que le Vedantic Jnana présentait la seule véritable vision de ce qu’est un ensemble de probabilité d’existence (Mein Leben, meine Weltansicht, 1985). Pourquoi ? Parce que le monde décrit par l’hindouisme est très similaire à celui des sciences et philosophies post-modernes. Considérons les divinités : Brahma est le créateur du monde. Il agit tel un sprinter. Il explose le monde dans un big bang qui créé matière et énergie à partir d’une vibration (la syllabe magique Om:ॐ). Quand il a fini, il dort de manière à se rappeler comment est le monde et d’être capable de le reconstruire quand il sera détruit. Un jour de Brahma c’est un kalpa (8.71 milliards d’années). Notre soleil existe depuis environ un demi kalpa. Il mourra à la fin du jour de Brahma. Un kalpa est une bonne approximation de la durée des processus thermonucléaires du soleil et donc de sa longévité. Vishnu est en charge du développement durable. Il s’assure que l’ordre du monde (appelé Dharma) est maintenu. Il est en charge des processus thermodynamiques réversibles, il agit comme l’enthalpie. Chaque fois que quelque chose menace l’ordre du monde, il créé un avatar qui le restaure. L’ordre des avatars successif de Vishnu (poisson, tortue, nain, homme-lion, guerrier, homme, penseur) suit l’évolution des espèces de Darwin du poisson aux vertébrés puis aux préhumains. Shiva est en charge de la création et de la destruction. Cela signifie qu’il augmente ou diminue l’entropie, c'est-à-dire l’ordre. Il est chargé des processus thermodynamiques irréversibles. Parfois, Vishnu honore Shiva, comme dans le Ramayana sous la forme de son avatar humain Rama, car Shiva gère l’enthalpie libre du monde, différence entre l’enthalpie et l’énergie perdue dans le chaos. Donc, nous pouvons aisément mémoriser Brahma est comme la masse ou l’énergie (équivalent en accord avec la relativité), Vishnu est comme l’enthalpie, Shiva comme l’entropie. Durant le huitième siècle, l’hindouisme pensa au problème de la dualité : Les disciples de Vishnu pensaient que le monde était réel et vishnu est dans chaque chose ou être. Les disciples de Shiva pensaient que le monde n’était pas réel mais seulement une illusion et que seul Shiva était réel. La question de la virtualité telle que posée par les philosophes post-modernes comme Heidegger a donc été étudiée bien plus tôt dans l’hindouisme. En effet, il est impossible pour un avatar virtuel émulé dans un logiciel de déterminer s’il est réel ou non. Cette question ne peut être traitée que par la voie philosophique. Les notions proposées par la thermodynamique (seconde loi de l’entropie) et la mécanique quantique (probabilité d’existence) sont très fortement en opposition avec notre expérience quotidienne de la vie. Ce ne serait pas un problème si ces représentations de mondes si bizarres n’étaient pas si précises et exactes, rendant possible la fabrication des ordinateurs, des logiciels, les communications.. Je ne connais d’ensemble de connaissance religieuse aussi proche que l’hindouisme pour représenter une réalité aussi floue et complexe. Pouvons nous considérer les Upanishads indiennes comme un aide mémoire pour la science moderne ?